aussi loin qu'un home run ! (Rudy)

Tu les entends derrière toi, autour de toi et ça fait battre ton cœur plus fort alors que ton souffle s’expire de ta gorge fortement. Te concentrer. Les doigts serrés avec force le long de la batte. Parce que c’est la fin du match, parce que t’as un peu l’avenir de l’équipe entre tes mains. La balle part. La batte tape. S’envole, s’éloigne. La foule crie. Tes coéquipier qui étaient en base court. Court pour faire le tour pour marquer les points. Mais la balle s’envole. Mais la balle s’éloigne. Tu l’as fait. Home run. Mais tu ne vois pas tout ça. Tu ne sais pas tout ça. Parce que ton corps chute. Chute alors que le match prend fin. Avant que la foule ne le remarque, clameur qui devient cris. Tu t’écroules et hurles. Parce que quelque chose a lâché. Parce que quelque chose a cassé. Tu ne te souviens pas du reste. Tu n’as pas le goût doux et sucré de la victoire. Juste l’amer de la douleur.

Amer.

Tu fixes au loin le jardin derrière la maison alors que tu glisses une main le long de ton épaule. Ça fait deux ans maintenant. Dont un entièrement de rééducation. Ils t’ont dit que tu ne pourrais plus jouer. Que c’était fini. Toi qui avais tout ton avenir tracé. Toute ta passion. Toute ta vie. Te mordre la lèvre. Et l’attraper, cette putain de batte. Parce que tu t’es mit dans la tête que non. Non, tu n’arrêterais pas. Il te suffisait de t’entraîner. De continuer. Il te suffisait de...de devenir gaucher n’est-ce pas ? Tes parents parlent de folie. Tu penses qu’ils ne peuvent pas comprendre. Mais tu leur fais plaisir. Parce que tu t’es inscrit à la fac. La vraie. Et ce sont maintenant les maths qui rythment ta vie. Les maths et cette batte. Parce que tu vas y arriver. Parce que tu es fort. Parce que tu veux jouer.

Jouer.

Un sourire sur tes lèvres, tu glisses avec délicatesse l’assiette devant la jeune fille qui vient de commander une pâtisserie et un café. « Et voilà, bonne dégustation. » Tu sais, qu’elle te dévore du regard. Mais tu souris juste et t’éloignes. Parce que t’es pas là pour ça. Parce que tu travailles et que de toute façon les filles, c’est… Pas pour toi. Petit rire discret le long de tes lèvres alors que tu repars prendre une commande. Tu fais ça plusieurs fois par semaine, ça te fait un peu d’argent de poche. Pas comme si tu en avais besoin. Mais, l’ambiance à la maison est lourde. Trop. Parce que tes parents ne te comprennent plus. Tu ne sais pas vraiment si tu veux, qu’ils te comprennent. Et heureusement, sûrement, qu’ils ne savent pas. Que tes fantasmes vont vers les hommes. Non. Parce que ce serait alors l’enfer.

Enfer.

S’habiller, soupirer. Aller à l’Église, là, tous les dimanches. Tu ne sais plus si tu veux. Tu ne comprends plus ces instants passé en famille à prier. Tes parents croient de trop. Tu t’interroges. Tu ne sais plus. Plus depuis que tu as découvert cette partie de toi. Longtemps haïe. Longtemps rejetée. Mais toujours silencieuse. Ici, tout se sait trop vite.

Peut-être devrais-tu enfin te prendre un chez-toi.
Peut-être...

Quelle est la chose la plus importante pour vous ?
En répondant à cette question, vous expliquez la raison pour laquelle vous avez choisi une aspiration plus qu'une autre. Quelques lignes suffisent, mais vous pouvez développer si vous le souhaitez. Sed blandit porttitor leo, vitae lacinia nisl ornare vitae. Nullam dignissim magna eget turpis malesuada porta. Nulla rhoncus, nulla non egestas ornare, erat mauris maximus tortor, sed rutrum felis neque at justo.