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29 avril 1994. Tu as quatre ans. Tu es dans le couloir d’un hôpital, tu attends. Ta mère et ton père sont dans la même salle depuis des heures. Tu ne comprends pas ce que tu fais là. Ta tante est là, s’occupe de toi en attendant qu’ils reviennent. Tu finis, épuisé, par t’endormir. Quelques heures plus tard, ton père vient te chercher, les yeux marqués par les cernes mais un sourire sincère sur le visage. Tu rentres dans la salle et on te présente ton petit frère, nouveau né dans les bras de ta mère – ou plutôt, de votre mère. Tu n’as que quatre ans, tu ne le sais pas encore, mais ce petit être va être ta raison de vivre pendant une très longue période. Tu vas l’aimer plus que tout, tu vas prendre ton rôle de grand frère très sérieusement. Tu ne le sais pas encore, mais dans quelques années, il va te briser le cœur et tu ne t’en remettras jamais.

1999. Tu as neuf ans. Tu es un enfant jovial, joueur, créatif. Tu dessines beaucoup. Tu restes souvent dans ta chambre, t’amusant tout seul, mais ça t’est égal. Tu te sens bien. Ces moments là, tu les aimes car tu ne penses pas à ce qui se passe autour de toi ; tu ne veux pas y penser. Ta mère ne s’occupe plus de toi, elle te délaisse. Au profit de ton frère ? Non, elle ne s’occupe pas de lui non plus, trop occupée à travailler et à se disputer avec ton père. Tu te demandes si c’est ça l’amour dont les grands parlent, mais tu passes vite à autre chose. Tu n’as que neuf ans, tu es trop jeune pour penser à ce genre de choses. Alors tu restes dans ta chambre, dessinant pour ta mère, en te disant que ça la fera sourire et que peut-être, elle te prendra dans ses bras comme elle le faisait lorsque tu ne savais pas encore marcher.

2003. Tu as treize ans. Tu te rends compte que tu es différent. Non, tu as bien deux mains, deux pieds, deux yeux et un nez, mais quelque chose cloche. Tes amis commencent à te parler des filles, à quels points elles sont belles et qui ils ont embrassé. Tu  les regardes aussi, les filles. Tu les trouves belles aussi. Mais ce n’est pas pareil. Tu envies la longueur de leurs cheveux, la façon qu’ont leurs robes de tourner, le rouge de leurs lèvres. Tu regardes les garçons. Tu ne comprends pas pourquoi ils voudraient embrasser les filles alors que lui, voudrait les embrasser eux. Tu essayes de ne pas y penser, te disant que ça passerait. Un soir, après l’école, tu rentres chez toi. Tes parents sont au travail, ton petit frère est dans sa chambre et tu vas dans la salle de bain. Fouillant dans les affaires de ta mère, tu trouves son maquillage. Tu t’enfermes à clef, et tu essayes tout. Pour la première fois, tu te sens beau. Tu te sens bien. Mais la porte s’ouvre, ton père est rentré plus tôt que prévu. Il te regarde, tu es terrifié. Il te sourit, tu ne comprends pas. Tu t’attendais à ce qu’il s’énerve mais il ne le fait pas. Il te demande gentiment de tout enlever avant que ta mère ne rentre car elle, elle se serait énervée. Il te demande de ne pas recommencer, que tu verras plus tard. Tu acquiesces et toutes tes pensées se rangent dans un coin de ta tête.

2005. Tu as quinze ans. Tu as finalement compris pourquoi tu ne regardais pas les filles de la même façon que tes amis. Tu décides d’en parler à ta famille. Ton petit frère, du haut de ses onze ans, ne dit rien. Il ne te dira pas grand-chose après ça. Ton père soupire. Il n’est pas en colère, il n’est pas déçu. Il t’aime plus que tout mais il a peur. Peur de ce qu’on pourra te dire et surtout peur de ce que va dire sa femme. Ta mère s’énerve, te dit que c’est n’importe quoi, remet en cause ton éducation, te dit des choses que tu essayes, encore maintenant, d’oublier. Elle n’a jamais été tendre, elle a toujours été froide. Tu pensais qu’elle ne t’avait jamais aimé et là, tu commences à croire que tu avais raison depuis le début. Les seules interactions que tu as eu avec elles étaient pour te réprimander. Sa colère continue quelques instants puis elle part dehors, fumer. Tu ne dis rien, les larmes coulant silencieusement sur ton visage. Tu te dis que tu n’aurais dû rien dire. Ton père t’enlace, te disant qu’il t’aime, qu’il parlerait à ta mère. Ton petit frère retourne dans sa chambre, sans dire un mot. Tu te lèves finalement, allant te coucher en te disant que demain serait un jour meilleur.

15 février 2011. Aujourd’hui, tu as vingt-et-un an, et tu t’apprêtes à vivre le pire jour de ta vie. Depuis ton coming-out, ta mère et toi être comme des étrangers, ne vous adressant la parole que pour des banalités. Mais aujourd’hui, elle vient te voir. Elle a trouvé le maquillage et la perruque que tu cachais dans ta chambre. Cela fait deux ans que, de temps en temps, tu te produis dans des bars ou autres lieux nocturnes. Elle jette tout à la poubelle, te disant que tu lui fais honte, qu’elle aurait aimé que tu ne viennes jamais au monde. Elle veut que tu t’en ailles. Sur-le-champ. Tu es tétanisé. Ton corps ne peut plus bouger. Tu commences à pleurer. Ton père n’est pas là, il ne reviendra que dans quelques jours, il ne t’aidera pas cette fois-ci. Tu as peur, ta mère t’a toujours fait cet effet là. Tu ne sais pas quoi faire. Elle s’en va, te disant que tu as jusqu’au soir pour prendre tes affaires et partir. Quelques heures après, ton petit frère rentre. Il a dix-sept ans. Tu décides de lui parler, de lui raconter ce qu’il vient de se passer. Tu tiens énormément à lui. Il a du mal à se faire à l’idée de ton homosexualité mais tu lui racontes tout, t’attendant à ce qu’il t’aide. Il refuse. Il te dit la même chose que ta mère. Il ne veut plus te voir. Il te brise le cœur. Tu aurais fait n’importe quoi pour lui. Tu as toujours été là, prenant les réflexions de votre mère à sa place pour le protéger et lui, il agit comme si ça n’avait jamais eu lieu. Il t’abandonne. Alors tu t’en vas. Tu prends tes affaires, tu quittes le Nevada, et tu arrives ici, à Woods Cross.

2019. Tu as vingt-neuf ans. Tu te plais ici. Tu n’as plus de nouvelles de ton frère depuis que tu es parti de la maison. Tu es toujours en contact avec ton père qui vient te rendre visite de temps en temps. Tes parents se sont séparés quelques temps après ton départ, ton père n’ayant pas accepté le comportement de ta mère. Toi ? Tu es barman. Tu as trouvé du travail en arrivant, cela t’a permis de te reconstruire. Tu es une drag-queen accomplie, performant plusieurs fois par semaine. Tu as pu prendre un nouveau départ, te reconstruire. Tu as rencontré des personnes qui t’ont acceptées comme tu es. Mais il te manque quelque chose. Tu aimerais avoir une vraie relation avec ton frère. Tout ce qui s’est passé a crée un besoin d’affection immense, un besoin d’être aimé, c’en est vital. Tu voudrais aimer aussi, croire que tu as droit au bonheur. Tu l’as mérité. Mais tu essayes, même si tout n’est pas tout rose chez toi, tu essayes de faire en sorte que ce le soit chez les autres. Tu es quelqu’un de bien et ne t’inquiètes pas, tout ira pour le mieux.

Quelle est la chose la plus importante pour vous ?
Le bonheur, l’amour, l’âme sœur. Étrangement, c’est une obsession chez toi. Pourtant, tu n’as pas eu d’exemple dans ton enfance de ce que c’était vraiment que l’amour. Mais tu en as besoin. Tu veux être aimé, tu as besoin d’aimer. Alors tu te jettes tête baissée dans la première relation qui s’offre à toi. Tu rencontres quelqu’un, tu vas commencer à planifier votre futur au premier rendez-vous, pensant que chaque relation est la bonne. Tu finis seul, constamment, faisant fuir ton prétendant par la vitesse à laquelle tu t’engages. Mais tu veux trouver l’amour. C’est la chose la plus importante pour toi, ta raison de vivre.

Bien hâte de voir Marvel évoluer parmi nous!
Ca y est, tu es validé(e) ! Ca veut dire que t'as terminé ta fiche et que t'as déjà commencé à RP donc déjà, bravo et merci d'exister   - maintenant que c'est fait, tu peux aller créer ta fiche de lien, tu peux aussi jeter un oeil au système de points et tirer une carte Destin.
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