l'autre bout du monde (asher)

L'AUTRE BOUT DU MONDE

minuit. il lui a dit de passer vers minuit, qu'il aurait surement finit et qu'il l’emmènerait chez lui. alors cléo est là. en retard, un peu. son corps trop mince niché dans son manteau trop grand. sur le trottoir face au restaurant, elle termine une cigarette qu'elle écrase sur le trottoir. elle fume pas souvent cléo, mais elle fume depuis longtemps. quand elle était gosse et qu'elle se planquait avec les autres gamins du quartier pour jouer les invincibles. les invisibles. la cigarette, elle leur donnait l'air de mieux. l'air détaché des bandits de grands chemins, et l'élégance dissimulée de ceux qui réussissent. cléo a garder l'habitude. avec d'autres ou quand elle est seule. quand elle hésite. comme ce soir.
elle pourrait faire demi-tour, mais elle ne le fait pas.
elle rapplique comme à chaque fois qu'il appelle.
avec les lèvres peintes en rouge.
sa cigarette vient rencontrer le trottoir, et cléo elle attache ses cheveux, maladroitement, pour se donner l'élan de traverser la rue. pas de voitures pour l'arrêter, mais la porte close du restaurant encore allumé. ça lui dit quelque chose. la devanture ou le nom. ça lui dit quelque chose, à peine plus. alors elle pousse la porte cléo et s'approche du bar désert à cette heure tardive.
- bonsoir ?
qu'elle dit. bonsoir parce qu'il n'y a plus personne. bonsoir parce que la porte était ouverte. du haut de sa taille minuscule, elle se hisse sur un des tabouret de bar cléo. elle va attendre martin, et puis elle va partir de ce drôle d'endroit.
- y a quelqu'un ?

Quand t'entends la porte de devant s'ouvrir tu penses que c'est sûrement Pao qui est de retour, tu termines de nettoyer la cuisine, t'entends la voix candide dans la salle et tu sais que ce n'est pas ton bras droit mais quelqu'un d'autre. Une fille. Tu crois même la reconnaître. Tu t'essuies les mains sur ton tablier avant de pousser la porte battante de la cuisine et de te retrouver en salle, la silhouette de Cléo apparaît au comptoir, elle est là, installée sur l'un des tabourets sous la lumière tamisée. T'es étonné de la voir. T'as pas eu de nouvelles d'elle depuis longtemps. Depuis que t'as rompu avec elle assez soudainement. Tu te demande ce qu'elle vient faire ici. Il n'y a personne d'autre à part toi alors c'est forcément toi qu'elle est venue voir non ? Ça te paraît étrange, t'es pas convaincu.
Hey, Cléo, ça va ? Qu'est-ce qui t'amène ? tu lui demandes, franchement curieux de connaître la raison de sa venue.
Tu penses pas qu'elle était vraiment amoureuse de toi au point de te retrouver plus d'un an après pour une déclaration ou Dieu sait quoi d'autre. Elle est pas assez désespérée pour venir te voir pour tirer un coup, c'est sûr, bien que dommage. Alors vraiment, t'as aucune idée. Elle a du se tromper d'endroit, c'est la seule explication. Tu t'approches du comptoir pour passer derrière et t'arrives à son niveau, le bois clair du bar vous sépare.
Je te sers un verre ?

@Cléo Popescu

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elle connait sa voix. suffisamment pour l'avoir fréquenté un certain temps. elle connait sa voix, et pourtant, d'une certaine manière, elle semblait s'être perdu dans les méandres d'une mémoire capricieuse. asher qui dit son prénom. asher revenu d'un passé pas vraiment lointain. il s'approche, et perchée au bar, cléo elle oublie un instant la raison de sa venue. y avait quelque chose chez lui, qu'elle aimait bien. quelque chose chez asher qui lui avait laissé croire l'espace d'un instant qu'elle ne s'y perdrait pas encore, dans cette histoire. pourtant elle s'était perdue cléo. ou peut être étais-ce lui, qui l'avait laissé se perdre.
il glisse derrière le comptoir, se rapproche encore un peu.
- je te serre un verre ?
pas un non, disons plutôt deux ou trois. de quoi finir ivre à vomir sur un trottoir. de quoi étouffer la gène et faire taire le drôle de malaise de la situation. c'était pas prévu, pas lui, pas comme ça. pourtant elle sourit cléo. pas vraiment en colère contre lui, ni même triste de quoi que ce soit. elle n'avait pas compris, mais il n'y avait surement plus grand chose à comprendre. pourtant, quelques mois au par avant, elle aurait tout fait pour ne pas les croiser, lui et ses airs de prince.
- ça va aller merci. je vais pas tarder, je devais juste retrouver martin ici et...
force est de constater qu'il n'y a pas de bruit dans l'établissement autre que celui de la respiration d'asher, et du cœur de cléo qui s'emballe dans sa poitrine pour garder un semblant de contrôle.
- et c'est marrant que tu sois là. ici. enfin dans ce restaurant.
y a bien un martin qui travaille ici ?

Cléo, elle n'a pas l'air très à l'aise. Ça se comprend. Y a presque un goût de pas fini entre vous, ça a été trop vite. L'histoire de ta vie. T'as pas pris le temps. Tu sais pourquoi t'as tout arrêté. Tu t'en rappelles. Y avait l'ombre de Pao qui te hantait quand t'étais avec elle. Elle refuse le verre que tu lui proposes, tant pis, tu t'en tires un, tu fais couler de la bière dans une pinte et tu l'écoutes. Elle te dit qu'elle attend Martin. Sa dernière phrase te fait rire. C'est marrant que tu sois ici ? Vraiment ? Tu la regardes presque avec tendresse, mais avec bienveillance, c'est sûr. Ça te fait plaisir de la voir, bien que ce soit étrange.
- Martin est déjà parti, tu l'as loupé, tu lui dis.
Tu bois une gorgée de ta bière blanche bien fraîche, t'y ajoutes une rondelle de citron, puis tu sors un deuxième verre. T'es peut-être pas le meilleur copain de l'univers, mais tu sais accueillir les gens. Alors tu lui tires une bière et tu la déposes devant elle. Faut dire, tu lui dois bien ça. Tu la gratifies d'un clin d'oeil amical pour lui signifier que c'est bon, elle peut la prendre. T'es pas d'un naturel curieux mais tu te demandes quand même bien ce que Cléo, qu'est qu'une gosse, fout avec un type comme Martin. Tu l'adores lui, c'est clair, mais tu le voyais pas du tout s'enticher d'une fille comme elle. Ni elle, d'un gars comme lui. Enfin, t'es mal placé pour juger qui que ce soit de toute façon.
- Tu sais que... je bosse ici ? C'est mon restau, il existait déjà quand on se voyait, tu lui sors avec un sourire.
T'es loin de le lui reprocher, tu t'en fous à l'heure qui l'est. C'est même plutôt comique.
- Tu fais quoi en ce moment ?

@Cléo Popescu

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martin est déjà parti qu'il dit. Martin qu'elle a loupé, et quelque part, c'est l'histoire de sa vie à elle. Le louper lui. Finalement cléo, elle a peut être un soucis qui ressemble à celui d'asher. La maladie des gens pressés. Ceux qui se lassent trop vite (les asher), et ceux qui s'attachent trop vite (les cléo). La deuxième bière glisse sur le comptoir, jusqu'à cléo.
Bordel, martin est déjà parti. Comme chaque fois, mené par les pas de leur drôle de danse où il s'évertue à conduire droit dans le mur cléo et son ombre de danseuse. Cléo qui se retrouve seule. Mais qui se dit parfois que peu importe.
Bien sûr, il est parti...
Alors ses doigts, ils se noue autour de la pinte comme si elle ne l'avait jamais refusée. C'est froid et quelque part, ça l'accroche à cette drôle de réalité où le présent lui échappe, et où le passé déboule là où on ne l'attend pas. Puis s'il est parti, si elle l'a loupé, alors rien ne la retient ici cléo, mais rien ne l'attend non plus ailleurs.
Merci pour ça qu'elle dit en montrant la bière.
Merci de faire comme si elle venait pas de se faire poser un énième lapin.
Cléo qui finalement sourit. Cléo qui sourit et vient faire percuter son verre avec le sien.
Aux absences de martin, et au putain de hasard.
Dans sa gorge, le liquide froid vient s'engouffrer pour noyer l'amertume de l'abandon. Ce n'est pas vraiment bon, mais ce n'est pas mauvais non plus. Cléo, elle aime le goût de la bière plus que celui des alcools forts ou autres liqueurs aromatisées. Ça lui monte moins vite à la tête. Sa tête à Cléo, qui se redresse en constatant qu'il sourit à ses dépends. Il a toujours eu un joli sourire Asher. Même la première fois, avec sa tronche abîmée par les poings de l'autre gars. Asher et son restaurant. Comment elle pouvait avoir oublier ça cléo ? Le restaurant d'Asher, trésor incontesté qu'il aimait sûrement plus qu'il ne l'avait jamais aimé elle. Peu importe. Ça la fait sourire cléo. D'avoir oublié un truc aussi gros. Les œuvres de la mémoire et de son incroyable capacité à faire oublier ce qu'on ne veut plus voir. Elle avait finit par passer devant le restaurant sans plus l'associer à son visage à lui.
Alors elle rit cléo.
Tu me croiras pas si je te dis que ça me disait quelque chose. De là à me rappeler que je risquais de t'y trouver toi... c'était trop demander.
Ça a l'air sympa en tout cas.
C'est... plus grand que dans mon souvenir.
Elle dit puis elle se tais pour porter la bière à ses lèvres.
Je travaille. Enfin je peins quoi.
La bière cléo, elle la pose sur le comptoir. C'est marrant, de penser à ce qui s'est déroulé depuis lui. Les études, le boulot. L'appart puis la vie autour.
Je vais pas t’embêter plus longtemps, tu dois avoir du boulot avant la fermeture.
Ou alors t'as besoin d'aide ?

Tu trinques avec elle à l'absence de Martin. Quelle erreur. Toi tu le sais, laisser une fille comme Cléo en liberté, c'est une connerie. Si t'étais un tant soit peu moins con, tu l'aurais pas laissé filer. Mais ya une autre fille dans l'équation alors ça peut pas marcher. Mais Cléo, c'est une fille que t'as vraiment apprécié. Si tu l'as laissé c'était pour éviter de trop la blesser. Même si t'as du lui en faire, du mal. C'est sûr. Mais t'as évité le pire. Te lancer dans un truc sérieux avec elle, ç'aurait fait qu'empirer les choses. Alors, Martin, il a pas conscience de ce qu'il loupe, c'est sûr. Tu bois ta bière, t'écoutes Cléo justifier son oubli, ça te fait rire un peu, ça te vexe pas du tout, limite tu préfères ça. Au moins elle ne déteste pas l'endroit, elle n'a pas rêvé d'en faire l'autel de ta mort, de t'y voir brûlé et embarqué par les flammes de l'enfer, tel le Don Juan de Molière.
- T'inquiète pas, mais, ouais, on a refait un peu la disposition des tables, c'ptete ça... ça a l'air plus grand.
Elle te dit qu'elle travaille. Qu'elle peint. Tu la trouves mignonne, elle est douce, tu sais ce que t'as aimé chez elle, tu le retrouves, là. Tu te perds quelques secondes à la détailler, tu la revois parfaitement, elle, son corps, sa tignasse blonde, indomptable, l'odeur de sa peau. Tu cilles quand elle reprend la parole, elle veut s'éclipser, mais pas trop. Tu contournes le comptoir avec ta bière pour la rejoindre.
- J'te fais visiter ? tu l'invites, lui proposes ton bras pour qu'elle te suive. Ce serait dommage qu'elle s'en aille si vite. Et j'peux même te proposer une part de cheesecake, ça va largement compenser l'absence de Martin.

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peut être qu'elle ne devrait pas, se lever avec lui. Peut être qu'elle ne devrait pas, le suivre quand il lui propose de lui faire visiter. Mais cléo, elle se laisse glisser de son perchoir, puis elle fait mine de ne pas voir le bras qu'il lui tend. Lui faire tremper les lèvres dans une pinte de bière à cléo, c'est une chose. Qu'elle attrape son bras, c'en est une autre. Drôle de fée, avec ses cheveux perchés sur le haut de sa tête, jamais attachés comme il faut. Elle déteste ça, sa mère. Encore aujourd'hui, quand elle débarque cléo avec ses habits trop ou pas assez féminin, avec ses yeux pas maquillés et ses cheveux mal-attachés, elle bondit d'avoir donner naissance à une fille qui oublie parfois avec trop de facilité l'art de l'être. Alors elle s'approche de lui cléo, se laisse happer par sa proposition, avant de faire demi-tour, imprévisible aux cheveux d'or, pour attraper sa bière laissée sur le bar. C'est offert par le patron. Il est presque de l'ordre de la nécessité de ne pas l'abandonner sur le comptoir.
Ok, fais moi visiter. Mais je garde ça.
Elle est déjà venue ici cléo. Elle s'en rappelle mais suffisamment mal. Elle se rappelle surtout d'Asher, et de cette manière qu'il avait de parler des cuisines. De sa cuisine. Il disait toujours ça joliment, comme s'il parlait d'une femme immensément belle dont il prenait délicatement soin. C'est lointain. Le souvenir d'Ash, effacé par sa mémoire pour en faire quelque chose de moins douloureux. Parce qu'elle le fait bien ça, sa mémoire à cléo. D'oublier. Avec le temps, elle n'est plus certaine de se rappeler du visage de son frère, ni même des moments passés. C'est plus simple et ça fait moins mal. Asher c'était pas pareil. Plutôt comme un sparadrap collé à sa peau, et qu'il lui fallait retirer vite pour ne pas avoir mal ensuite.
Alors minuscule, cléo elle se glisse dans ses pas.
J'ai l'impression que tu vas me présenter ta maîtresse et je trouve ça très. Très étrange en fait.
Alors elle rit, doucement, puis elle porte la bière et ses lèvres. Elle aurait pas cru cléo, deux heures plus tôt, qu'elle le retrouverait lui, et que finalement, comme une gamine, elle se laisserai emporter par la proposition d'un bras tendu.

Tu laisses ta pinte sur le comptoir alors que Cléo s'empresse de ne pas oublier la sienne, de l'emmener pour cette courte visite, ça te fait sourire sa façon de s'y cramponner, la façon polie dont elle refuse de te prendre le bras. Tu ne peux pas lui en tenir rigueur, ce serait malvenu. Alors tu te contentes d'avancer, tu pousses la porte battante qui donne sur la cuisine et t'allumes la lumière. C'est propre et silencieux, ça sent le liquide vaisselle, le bourdonnement sourd des frigos se fait à peine entendre. Tout est calme. T'aimes voir la cuisine comme ça, t'aimes y être seul. Elle est configurée comme tu l'as voulu, tout est à la bonne place. Si tu fermes les yeux tu peux revoir l'explosion du service, toi et Martin dans le feu de l'action, avec le commis, le mec derrière à la plonge, ça rigole joyeusement, ça se tape dans la main, ça crie des numéros de table et des noms de poisson. Mais là, rien. Le calme absolu. C'est parfait. Tu ris à la remarque de Cléo, elle n'est probablement pas très loin de la vérité.
- Je ne te permets pas d'insulter la femme de ma vie en la traitant de maîtresse, tu lui dis avec un sourire complice, amusé.
Tu la laisses passer devant toi, entrer.
- C'est ici qu'on bosse avec Martin, entre autre..., là on dresse et on envoie les assiettes en salle, t'as toute la vaisselle en dessous...
Tu te baisses pour attraper une assiette creuse colorée, on voit dans tes yeux que ce simple bout de vaisselle t'enthousiasme et te donner un tas d'idées:
- Celle là j'adore, là-dedans on fait des oeufs mollets pour les brunch le dimanche, c'est une tuerie... j'te jure...
Tu remets l'assiette à sa place, tu laisses Cléo se balader, regarder les liens. Tu viens t'asseoir sur le plan de travail niquel. Ta fatigue s'est évaporée au moment où t'as commencé à parler cuisine. Tu poses ton regard sur elle, t'essayes d'accrocher ses yeux aussi clairs que les tiens.
- Qu'est-ce que tu peins, Cléo ?

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LA cuisine.
- Pardonnez moi ô sainte femme de la vie d'asher. Je vous trouve bien jolie, et je ne voulais pas vous offenser.
Elle dit en riant cléo.
Dame cuisine dans toute sa splendeur, qu'elle aurait pu trouver belle cléo, si elle n'avait pas été aussi peu intéressée des éléments culinaires. Parce que sa mère à cléo, elle cuisinait vite, et toujours les même plats qui coûtait peu d'argent. Parce que se nourrir cléo, elle y a jamais vraiment mis du sens. Pendant les repas de famille, on se déchirait à coups d'éclats de voix. Puis elle a toujours eu ce drôle de corps d'oiseau. Un corps un peu maigre, peu marqué par les formes. Alors la cuisine du restaurant, elle le voit bien, qu'elle est belle. Qu'elle est grande surtout. Elle le voit bien mais elle y connaît pas assez de chose pour s'extasier devant les feux de la gazinière ou le plan de travail.
Alors elle le suit cléo.
Elle suit ses pas quand il lui montre l'endroit, elle s'approche quand il parle de son assiette. Une simple assiette qui allume son regard tellement fort qu'un instant, elle se rappelle combien elle pouvait le trouvait beau Asher.
- J'avais oublié combien tu rendais des objets, enfin des assiettes surtout, intéressantes quand tu parlais de cuisine. Elle a des jolies couleurs en tout cas.
Elle sourit cléo, en croisant son regard juste un instant. Puis elle dépose sa bière si précieuse sur le plan de travail, avant d'aller s'aventurer dans les recoins de la pièce. C'est drôle comme endroit. Froid et tellement chaleureux à la fois. Elle les imagine, courir et hurler en plein service, les gars des cuisines. Elle imagine les piles d'assiettes, puis les odeurs qui se mélangent. Un drôle de bordel. Ses doigts, ils s’aventurent sur le plan de travail. Téméraires pourtant bien incertains, ils dessinent des chemins sur l'inox impeccable.
Ce qu'elle peint.
Elle finit par se retourner cléo, et se revient sur ses pas pour s'approcher d'Asher. Asher fantôme d'un passé. A jouer l'un avec l'autre comme s'il ne c'était jamais rien passé. Ni l'amour, ni la haine.
- Je peins des murs, puis des façades. Je crois que le plus gros de mon boulot c'est les chambres d'enfants. Le rose pastel c'est devenu ma couleur préférée.
Elle s'approche puis elle le croise, le regard qu'il pose sur elle. Pourtant, elle ne s'y accroche pas cléo. Elle fait semblant de ne pas voir, parce que ce serait tellement facile, d'y replonger. Elle fait semblant de ne pas voir, puis elle se hisse sur le plan de travail à côté de lui, tout en ayant pris soin de récupérer sa pinte de bière. Elle ressemble à un oiseau perchée là haut cléo. Un drôle d'oiseau coloré.
- Je dessine et je peins toujours, mais juste pour moi. Ou pour mes frères parce qu'ils se sentent pas autorisés à me dire qu'ils aiment pas ce que je fais.
Elle sourit cléo, puis elle porte la bière à ses lèvres avant de la tendre à Asher.
- J'aime bien cette cuisine, elle dégage quelque chose de chouette.

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