JOACHIM + DANCE WITH ME

Cela fait maintenant quelques mois que tu es dans cette ville, à faire ce métier que tu n’aurais jamais imaginé faire. Strip-teaseuse, te déshabiller devant une foule un peu trop hystérique. Tu aimais ton corps, tu te sentais bien dans ta peau alors ça ne te dérangeait pas tant que ça. Mais bon, tu préférais reprendre ta place au sein du FBI et repartir tranquillement à New York ou même dans une autre ville, mais ne pas rester ici. Aujourd’hui, tu devais prendre le service un peu plus tard que les autres soirs. Pour une fois tu allais pouvoir profiter de ta journée, du moins, c’était ce que tu pensais avant de recevoir ce message. Ton portable avait vibré longuement, avant que tu t’en rendes compte, il était trop tard, l’appel était passé. Un message, tu ne pouvais pas l’ignorer, tu connaissais parfaitement ce numéro. Une des demoiselles était malade, tu allais devoir gérer à sa place, tu allais donc devoir te rendre à la boîte quatre heures avant ton passage initial. Un léger soupire s’échappa de ta bouche, mais tu ne pouvais pas refuser, tu n’étais pas en mesure de négocier. Tu n’oubliais pas la raison pour laquelle tu étais là, tu devais trouver des indices, des points faibles pour faire exploser ce trafic. Alors tu avais pris la direction de la salle de bain, pour tout de même profiter des deux petites heures qui te restait au compteur avant de te rendre là-bas. Tu avais fait couler ton bain, te plongeant dans l’eau brulante, fermant doucement les yeux. Tu avais besoin de te détendre, de te reposer, car finalement ne faisais qu'accumuler la fatigue et tu commençais à ne plus voir la fin de tout ça. Tu ne faisais pas attention, mais à force de te détendre, tu commençais à t’endormir, te laisser border par la fatigue. C’est seulement après une bonne heure que tu te réveillas, le corps en train de trembler, tu avais froid, l’eau avait refroidi et heureusement, tu allais finir par être en retard. Tu pris rapidement ta douche pour finalement te coiffer, te maquiller et enfiler un simple jean noir, un top blanc, une veste en cuir, des talons et c’était bon. Tu étais prêt pour retourner travailler, la nuit commençait à tomber sur la ville, tu décidas d’y aller en voiture, comme la plupart du temps. Une bonne quinzaine de minutes et te voilà devant le bâtiment. Tu allais devoir servir dans un premier temps, avant de monter sur scène en milieu de soirée. Tu n’allais pas entendre dans la voiture, même si tu avais quelques minutes d’avance, autant te rendre au vestiaire pour te changer. Tu déposas ton sac à main dans ton casier, tu laissas ton jean noir, mais tu changeas directement de top pour enfiler un body ouvert sur le côté, et laissant un grand v devant mettant en avant ta poitrine. Il n’y avait plus beaucoup de tissu sur ton corps, et à vrai dire ce n’était pas une nouveauté pour toi. Ton regard se posa sur ta montre, tu avais encore dix bonnes minutes à tuer, tu pianotais sur ton téléphone, histoire de t’occuper l’esprit.

T’avais envie de la voir. Envie de toucher sa peau, sa fragile peau que tu avais si souvent marqué lors de ses crises. T’avais rouler, loin, hors de la ville. T’avais été capable de prendre ton courage et de gravir les escaliers qui menaient à la porte d’entrée. Tu as parler avec son médecin, lui il te propose fortement de la ramener à la maison, mais tu ne peux pas. T’as pas la force. Toi, grand gaillard qui n’a jamais hésité à hurler, à taper… T’as un coeur, une âme après tout. Tu approches d’elle, te mettant à sa hauteur. T’as presque peur de sa réaction. C’est la crise, encore. Elle te frappe, se débat, t’injures parce que tu l’abandonnes encore. Ta femme, ta précieuse épouse. T’aimerais la ramener, mais ses crises de colère sont de plus en plus fortes, sans compter que ses troubles bipolaires sont devenus trop prenant pour ton entreprise. Tu la laisses te frapper avant d’attraper ses poings, la coller contre toi de force, la sommant de se calmer. «Calme toi ma puce… ARRÊTE!» C’est l’infirmier qui réussit à la calmer, alors que toi, tu trembles. Tu les regarde, alors qu’elle se débat. T’as le coeur qui se brise un peu plus à chaque fois. Ta main qui repousse quelques cheveux vers l’arrière, tu finis par quitter, demandant à la réceptionniste de t’appeler en cas d’urgence. Elle te mentionne que le séjour de ta femme arrive à échéance. Tu hoches simplement la tête. Ce secret si bien garder, loin des yeux de tous… Plusieurs pensent qu’elle est décédée. Qu’elle n’est plus, mais toi… Toi tu le sais que physiquement, elle est là, mais que mentalement, il n’y a plus rien… Tu sors, prenant le volant, ton alliance qui retrouve docilement son écrin, avant de se faire balancer dans le coffre à gant. Les clopes s’enfilent, les unes après les autres. T’arrêtes à la frontière, ouvrant plusieurs bières. C’est seulement lorsque tu sens ton corps s'enivrer que tu réalises l’heure. Le soleil qui s’est couché, tu retires ta cravate, avant de détacher quelques boutons de ta chemise blanche immaculée. Ta voiture qui se gare dans sa place attitrée, tu pénètres dans ton antre. Ton lieu sacré. Un baiser sur le bout des doigts, que tu poses sur le crucifix qui est accroché à l’entrée de ton bureau. Un rapide coup d’oeil sur les caméras et tu la vois. Cette magnifique créature, cette déesse. Tu soupires avant de te lever d’un bond, direction les vestiaires. C’est lorsque tu pousses la porte que les filles réalisent l’heure qu’il est. Main dans la poche de ton pantalon de costard l’autre qui balais l’air, tu soupires. «Mais putain… Allez bosser, le club est plein! J’vous paie pour que vous bougez votre cul!» Tu te décalles, les laissant quitter, mais ta main libre attrape l’objet de ton désir par le bras. Ton torse qui se plaque contre son dos, ton nez qui se glisse dans sa chevelure. Tu sors ta main de la poche de ton pantalon, venant la poser sur sa hanche, puis sur son ventre. «Faut pas que tu mettes ce genre de truc… J’risque de vouloir te garder pour moi...» Doucement, tu la fis pivoter. Brusquement, tes lèvres se plaquèrent sur les siennes, alors que tes mains venaient la soulever par son joli fessier. Son dos qui se retrouvait plaquer aux cases, toi qui la soutenait. «Tu gagnerais bien plus si tu restais qu’à moi…. Tu le sais ça, han Belle?» Ta main qui glissait sur sa nuque, tu attrapas la naissance de sa chevelure, la tirant vers l’arrière, alors que tes lèvres venaient embrasser la douceur de son cou. Joachim veut, Joachim aura. C’était ainsi.

Ton métier c’était certainement toute ta vie et tu t’en voulais d’avoir fauté, tu t’en voulais d’avoir fait cette connerie et maintenant tu te retrouvais dans cette ville. Tu ne pouvais pas tout savoir et surtout, tu ne pouvais pas savoir que cet homme avait mis de la drogue dans ton verre, d’ailleurs tu lui en voulais car depuis ce jour, tu ne pouvais pas te passer de ta dose journalière. Personne n’était au courant à part ton dealer, celui qui te fournissait en poudre blanche. Aujourd’hui, tu n’avais pas pu en prendre, du moins tu en avais dans ton sac à main, mais tu ne pouvais pas te permettre de le faire au boulot, tu n’avais pas le temps et tu n’avais pas besoin de t’attirer les ennuies. Tu avais une mission et tu devais t’y tenir, tu devais faire ton maximum pour y arriver. Personne ne devait te dévier de cette piste et ton viseur était placé sur cet homme, le dirigeant de tout cet endroit : Joachim. Chose plutôt difficile car il ne te laissait pas indifférente et tu savais que c’était la même chose pour lui. Tu étais dans ce vestiaire, entouré de toutes les autres femmes, des serveuses et strip-teaseuses principalement. Tu sens tes mains trembler, tu sais que ton corps commence à ressentir ce manque, tu sais très bien que c’est dans la tête, que tu pouvais t’en passer au moins jusqu’à ta pause. Tu respires, tu fermes les yeux un instant, te tenant à la porte de ton casier. Tu regardes une dernière fois ton portable, avant que cet homme fasse irruption dans les vestiaires. Il n’avait aucune gêne, ce mec, il se permettait absolument tout, en même temps pour être le dirigeant de ce genre d’endroit, il ne devait pas avoir de gêne. Il gueulait, il nous payait pas à rien foutre, tu levais les yeux au ciel, balançant ton téléphone dans ton casier. Tu soufflas légèrement, espérant que tout allait se passer sans encombre, que tu n’allais pas faire une crise car tu n’avais pas cette putain de dose. Tu avais essayé de te sevrer, mais avec le stress du boulot, tu n’avais pas réussi à tenir. Alors que tu prenais la direction du couloir pour te rendre derrière le comptoir, il attrapa ton bras. Tu te pinças les lèvres, ne sachant pas ce qu’il allait te demander, après tout, c’était sur lui que tu enquêtais et il était également ton patron, c’était compliqué. « Me garder que pour vous, ne serait pas productif. » laissais-tu glisser entre tes lèvres, un léger sourire s’afficha sur ton visage. Il se colla à toi, la porte se ferma derrière la dernière jeune femme et il te fit faire demi-tour pour plaquer ses lèvres contre les tiennes. Ce n’était pas réellement la première fois qu’il t’embrassait, d’ailleurs tu t’étais demandée s’il faisait ça avec toutes ces femmes. Il te souleva, et tu enroulais tes jambes autour de ses hanches. Tes mains se placèrent automatiquement au niveau de sa nuque. « Je préfère faire plaisir à plusieurs hommes qu’à un seul, ça serait égoïste de ne travailler que pour vous. » tu savais que tu faisais de l’effet à plus d’un homme dans la salle, d’ailleurs plus d’une fois tu avais été interpellé après ton travail. Il ne te laissa pas poursuivre, il attrapa tes cheveux pour faire basculer ta tête en arrière, ses lèvres qui glissaient le long de ta peau, il savait y faire. Ton coeur battait plus rapidement, l’envie montait et pourtant tu savais, tu ne pouvais pas, tu avais déjà fait cette erreur, pas une deuxième fois…

Tes pas t’ont amenés directement au vestiaire. Tu le sais, que les filles y sont, tu sais surtout que l’objet de ta convoitise s’y trouve. Tu l’attrapes, la caresse, tu la veux que pour toi. C’est au moment où tu la pousses contre le mur que te sens encore plus en confiance. T’as un léger sourire lorsque tu la vois qui te résiste. Ce n’est pas la première fois que tu lui fais des avances et qu’elle ne les accepte pas. Ta bouche contre son cou, tu finis par croiser sa peau avec tes dents, une légère morsure, rien de bien grave. Tu respires son odeur, doucement, tendrement, alors que ta main remonte le long de son corps. Sans attendre, tes doigts s’emparent de son cou, serrant assez pour lui couper l’air. «Écoute-moi bien, sans moi, tu ne serais qu’une sale junkie entrain de faire le trottoir, tel la pute que tu es!» Tu repris ses lèvres, sans ménagement avant de lâcher son cou. Ta main se posa sur sa poitrine, que tu malaxa. «Ne me dis plus jamais non… Je pourrais devenir violent, Belle.» Tu la repose par terre, avant de sortir une clope de ton veston, l’allumant sans faire gaffe aux règlements de la ville. Tu paieras l’amende si jamais… Tu tiras dessus puis tu retires la veste de ton complet. «J’ai eu une grosse journée, je ne suis pas d’humeur à rigoler. Alors fait ce pourquoi je te paie.» Tu l’attrapas par le bras et l’entraina avec toi, direction ton bureau. Elle allait danser et faire tout ce que tu veux. Du moins, tu l’espérais pour elle. Tu entras dans ton antre et verrouille derrière vous, avant de te laisser tomber dans ton fauteuil. Tu pointes la bouteille de scotch qui trônait sur ton bureau puis tu souris. «Apporte moi un verre. Et grouille ton cul, j’ai soif.» Il est vrai que tu es dur, que tu pourrais utiliser la manière douce… Mais tu ne connais pas. Quand tu es enragé, tu deviens sans douceur, sans sentiment. Tu détaches quelques boutons de ta chemise, puis tu attendis qu’elle revienne, sagement, espérant qu’elle écoute ce que tu désires. Au moment où tu allais te lever pour la coller contre toi, on entra dans ton bureau. Tu seras la mâchoire. Tu te redressas puis tu attrapas ton verre. «J’espère que tu as une bonne raison pour interrompre mon entretien.» Ton homme de main souris faiblement. «Je dois vous parlez… Seul...» Tu secouas la tête puis tu pris place dans ta chaise, face à ton bureau, faisant signe à Isobelle de venir se poser sur tes genoux. «Tu parles ou tu fou le camp. Belle, elle ne parlera pas, sinon, je lui ferai comprendre ce que je fais dans les cas où quelqu’un parle...» Tes doigts glissaient dans le dos de la demoiselle. L’homme joua nerveusement avec la manche de son veston. «Y’a un informateur… Il m’a dit qu’il y a aurait des employés… Qui seraient des infiltrés...» T’as un léger sourire, alors que ta poigne se referme sur la nuque d’Isobelle. «Alors trouve, et apporte moi ce foutu mouchard. Il va se rappeler qu’on ne fait pas chier un Abraham! FOU LE CAMP PUTAIN!» Tu te levas, repoussant Isobelle puis tu claquas la porte dans le visage du mec, avant de serrer les poings. T’as la rage qui monte, l’envie de tout casser.

Tu joues avec le feu et tu le sais, tu risques ta place en permanence. Tu n’arrives pas à te contrôler, tu n’arrivas pas à tourner le regard et t’éloigner de cet homme. En même temps, il faisait absolument tout pour t’avoir rien que pour lui. A croire qu’il voulait ton petit cul, qu’il voulait te baiser, et ce chaque jour. Tu le savais qu’il te regardait quand tu dansais, tu sentais son lourd regard sur toi. Il est toujours là, quelque part, non loin de toi. Tu ne veux pas d’un protecteur, tu ne veux qu’une seule chose : Foutre sa vie en l’air, le foutre derrière les barreaux et retrouver ton boulot. Tu n’étais pas faite pour rester dans un tel endroit, mais pourtant tu n’avais pas le choix, pour le moment tu n’avais pas assez de preuve pour mettre ton grain de sel. Alors tu continues, tu reviens chaque soir et tu finis le travail toujours un peu plus tard. Tu as déjà mis ta vie en danger plus d’une fois, heureusement que tu savais te battre, pour te débarrasser de ces hommes un peu trop collants. Tu fermais les yeux sur ça, te disant que tu allais bientôt rentrer et être débarrassée de ce genre de vermine. Il est là, il te porte, il te tien tellement fort que tu ne peux pas te défaire de lui. Il fit pression au niveau de ton cou, te coupant la respiration, ton regard s’intensifia, devenant légèrement plus froid. Tu l’écoutais, le laissant faire ce qu’il désirait de toi, même si clairement, tu voulais lui mettre une gifle. Une fois qu’il te lâcha, tu repris doucement ta respiration avant de lâcher froidement « Peut-être qu’en étant une salle pute, je gagnerais mieux ma vie et je risquerais moins ma vie. » soufflais-tu. Tu voulais le provoquer, le pousser à bout, lui montrer qu’il n’avait aucune emprise sur toi, qu’il n’était qu’un mec, comme un autre. Il pouvait lever la main sur toi, ça ne serait pas ça qui t’arrêterait, loin de là. « Personne ne me dit ce que je dois dire. » tu ouvrais bien trop ta gueule, mais finalement, peut-être qu’il aimait ça, les femmes autoritaires avec un fort caractère. Il ne te laissa pas le temps de souffler, qu’il te prit par le bras, pour te trainer jusqu’à son bureau. Tu laissas un léger soupire sortir de ta bouche, te réclamant au passage un verre, à croire que tu étais sa bonne. Tu pris ce fameux verre, laissa couler de l’alcool dedans avant de lui donner. Un peu plus, tu lui aurais balancé le liquide à la gueule, mais quelqu’un arriva pour te couper dans ton élan, heureusement. Ton regard se posa sur l’homme, le bras droit de ton cher patron. Il croit qu’il a tout les pouvoirs, il croit que ses menaces te faisaient peur, mais rien. Tu le laissais parler, après tout il ne faisait que ça, se mettant toujours sur le devant de la scène, à la lumière. Des infiltrés, voilà une bien mauvaise nouvelle pour toi, puisque l’infiltré c’était toi. Ton coeur se serra quelques instants, mais tu ne devais rien montrer, ton regard balaya la pièce, montrant que tu ne t’intéressais nullement à ce qui se passait. Même si finalement, c’était tout le contraire, tu allais devoir redoubler de vigilance. Il était énervé, il te repoussa, levant les yeux au ciel, tu en avais marre d’être balancée à gauche et à droite. Ta main droite tremblait comme une feuille, le manque, le revoilà. Tu lui tourna le dos un instant, histoire de réussir à calmer ce besoin, reprendre tes esprits. « Au vu de la situation, je devrais retourner au travail, je serais plus utile, que de vous servir de potiche. Je suis là pour remplacer Julietta, sinon la prochaine fois je ne viendrais pas plus tôt, si c’est pour être là rien foutre. » tu ne mâchais pas tes mots, la froideur, des paroles qui glissaient entre tes lèvres. Tu savais qu’il n’allait pas bien réagir, et alors?