change your heart it will astound you. (asher)

Un soupire. L'explication d'un souffle chaud qui s'échappe d'entre tes lèvres pour accuser la fatigue d'une part et du courage d'autre part. Le Zest était plongé dans un profond silence où juste le filet d'eau qui coule dans les cuisines donne le temps de l'ambiance. L'ambiance de la fin de soirée. Toutes les tables avaient été prisées, vous aviez de loin dépassé le stade de la réservation. Une satisfaction qui se veut en demie teinte : réussite sur le plan professionnel, manque de sommeil en ce qui concerné ta sphère privé. Le karma n'est pas au rendez-vous et pourtant tu sais sonné comme toujours la dynamique du change. L'ensemble de l'équipe était déjà partie avec la promesse du petit nouveau de payer la première tournée de bière. Ils t'avaient proposés de les accompagner mais tu avais décliné, trop de paperasse administrative et de rendez-vous à callé, sans omettre le planning des semaines à venir. Amusez-vous et ne faites pas ce que je ne ferais pas. Si ce n'est ruminer dans ton coin, tout en bossant. Oui, tu étais ainsi toujours à faire plusieurs choses en même temps. Assise devant le comptoir du bar, les yeux fixés sur l'écran de ton ordinateur portable, tu pianotes rapidement sur ton clavier afin de confirmer un rendez-vous pour demain après-midi. Une rencontre importante qui pourrait être un atout dans la manche dans l'entreprise de Caplan. En ce moment, tu préférais user de son patronyme comme pour émettre une certaine distance – juste histoire de l'enquiquiner comme toujours. Tu passes une main dans ta chevelure noire ébène mais le geste est loin de s'éterniser. Une sensation encore étrangère toi qui avait toujours eu les cheveux longs et ondulés, un héritable de ton défunt paternel. Tu les avais récemment coupé en un carré court suite à une envie colérique dont le propriétaire des lieux était à l'origine. Tu jures entre tes dents, pressant davantage la rapidité de la chorégraphie de tes doigts sur les touches du pc. Le bruissement de l'eau qui s'écoule cesse mais tu es bien trop concentré pour y prêter réellement attention. La preuve, tu remarques à peine la présence du jeune homme qui un coude appuyé sur le comptoir du bar te toise en silence et ce sourire éternellement vagabond.

Tu termines de nettoyer la cuisine, t'es éreinté comme jamais. T'es habitué des grosses soirées avec 80 couverts, mais le manque de sommeil se fait sentir. T'as décliné l'invitation de l'équipe pour te reposer un peu, si tu continues de sortir tous les soirs après le coup de feu tu sais que tu vas finir totalement à la ramasse, alors, de temps en temps, faut ce qu'il faut. Dormir. Tu penses être le dernier encore dans les lieux, quand la cuisine est enfin niquel tu retires ta blouse et tu l'accroches derrière la porte avant de pousser la porte battante et de passer dans la modeste pièce qui vous sert de vestiaire. Tu changes de t-shirt, t'asperges d'un coup de déodorant. C'pas aussi bien qu'une douche mais ça le fera pour le moment. Puis tu te retrouves dans la salle. Tu fais pas de bruit, tu profites du calme. Pao est là, installée au comptoir. Tu pensais qu'elle était déjà partie, mais non, ça te fait sourire légèrement et tu t'approches. Le restau serait rien sans elle, tu le sais, tu lui dois beaucoup. Elle assure. Tu lui dis probablement pas assez, mais t'es reconnaissant. De fou.
Tu t'approches et attrapes deux verres alors qu'elle semble totalement absorbé par l'écran de son ordinateur.
Pao, je te sers un verre ? tu dis pour la sortir de ses pensées. T'attends pas son accord, tu tires deux bières et fait glisser le verre jusqu'à elle. Elle est bien fraîche, ça lui fera du bien. Et à toi aussi. Tu contournes le comptoir pour venir t'installer à côté d'elle, tu jettes un coup d'oeil à l'écran de son ordi portable avant de le baisser pour le fermer.
Pause.
Tu l'observes un instant, y a un truc qui a changé.
T'as fait un truc à tes cheveux ? C'est sympa.

@Paola Baltazar

La première invitation, tu ne l'entends pas – ou juste à peine.
Et puis honnêtement parlant, cela te convient plutôt bien de l'ignorer même si cela tu le fais inconsciemment. C'est tout toujours comme cela lorsqu'il s'agit du boulot. Concentré, appliquée et attentive, tu ne fais jamais le travail à moitié. Une fraction de seconde, une bière glisse jusqu'à toi comme pour magie mais tu poursuis ta tâche. Un froncement de sourcil se dessine sur ton visage lorsque tu reçois un message avec la mention urgente en objet. Tu t'apprêtes à cliquer dessus lorsque l'écran de ton ordinateur se ferme, juste le temps d'enlever tes doigts. La deuxième fois, on est loin de l'invitation car il t'impose carrément son envie de prendre une pause. Tu rêves ou bien il venait toujours d'interrompre dans tes affaires – qui demeuraient également les siennes. Tu le fusilles du regard tandis que comme une fleur il t'observe avec une attention réfléchie et étonné à la fois. « J'espère que tu plaisantes ? J'ai du boulot et tu as vu l'heure ... ». Asher vient de mettre le point sur ton changement au loin des habitudes, la longueur de tes cheveux. Qu'il la trouve sympa ? Tant mieux, comme ça tu n'auras pas à glisser tes mains dedans comme tu le faisais avec l'autre … Tu ne prends même pas la peine de finir ta pensée. Tu secoues la tête pour balayer tout ça, s'en réprimer un rire mi agacé mi amusé. « Génial, c'était sur un coup de tête en plus. » . Tu portes le verre de bière à tes lèvres, en boit un peu plus de la moitié. Fraichement parlant, cela te fait du bien. Tu trinques son verre contre le tien puis tu bois le restant du liquide légèrement ambré. « Bien maintenant que la pause est finie, j'ai encore du boulot Caplan ». Dans ta bouche ton patronyme semble presque impersonnel. Ces derniers temps tu es agacé – mais les véritables raisons tu n'oseras jamais les énoncer à haute voix.
@Asher Caplan

Ce qu'elle est mauvaise. T'as beau être habitué, ça te pique toujours au vif. Pao tu la préfères docile mais c'est rare ces derniers temps. Votre amitié facile est bien loin maintenant. Elle est souvent de mauvaise humeur. Tu sais qu'elle te reproche sans doute un tas de trucs que tu préfères balayer de ton esprit pour éviter d'avoir à t'excuser. Pao t'as déjà essayé mille fois. Elle aussi, d'ailleurs, sans doute...  Tu sais pas trop. T'aimes bien sa nouvelle coupe mais ça t'arracherait trop la gueule de lui dire autre chose qu'un banal "c'est sympa", si t'étais moins con tu lui dirais qu'elle est belle. Elle boit sa verre presque d'une traite et t'es limite étonnée par la vitesse à laquelle elle expédie cette pause, elle écourte ce moment avec toi. Ça te vexerait presque, si t'étais pas aussi fatigué. Tu poses ta main à plat sur son PC pour éviter qu'elle le rouvre trop vite et tu te rapproches. Tu détestes vraiment quand elle t'appelle par ton nom de famille. Quelle garce, depuis le temps que vous vous connaissez.
JE décide quand la pause est finie, Paola, tu mets l'emphase sur le JE, pour bien lui signifier que c'est toi le chef, et sur son prénom, tu sais que ça va sans doute l'énerver mais comme elle est déjà d'une humeur massacrante, tu pourrais dire n'importe quoi qu'elle aurait dans tous les cas envie de te démonter.
Rentre avec moi, je te prépare un truc à manger et après... je te montre ma gratitude... fais-tu, c'est sûr, elle va te démonter. Toi t'affiches ce sourire con du mec trop fier de son sous-entendu pourri, en vrai t'as vraiment envie qu'elle rentre avec toi. Elle te manque. Mais tu vas la mettre en colère un peu, ça ne rendra les choses que meilleures. Sauf si elle t'en colle une, bien sûr...

@Paola Baltazar

Il est là, toujours là, avec sa gueule d'ange et ses yeux à faire fondre.
Il est là, toujours là avec son comportement à la con. Il ne cesse de te chercher, tire un peu plus fort sur les rênes de ta montre. Cependant, il devrait le savoir quel équidé sauvage tu pouvais être si l'on te cherche un peu trop. Et le pire dans tout cela, c'est que tu fonces tout droit et tête baissée dans ses intentions. Sa provocation sous entendus de dominance, il sait que tu le ne supportes pas Asher. Féministe dans l'âme c'est le genre de pique qui t'irrite et à laquelle tu réponds fort souvent par l'impulsivité.  Il appose sa main – bien à plat – sur ton ordinateur, un geste qui fait encore plus crépité ta colère bien trop réactive a ton goût. Gredin. Il fait tonner votre différence de statut dans la hiérarchie couplé de ton prénom dans son intégralité. Tu grognes presque entre tes dents, soupirant puis ferme les yeux. Tu attrapes son propre verre, buvant le reste de son contenu. A ce moment là, tu as une descente que même ton inconscient n'aimerait guère remonté. Tu reposes le verre avec un claquement sec. Tu penches légèrement vers lui, sourire narquois au point. « Bien, maintenant la pause est finie. Il n'y a plus rien à voir, tu peux circuler. ». Tu recules, essayant de retirer sa main du pc mais c'est qu'il ne déhotte pas cet idiot. Son allusion est bien loin de passé inaperçue à ton ouïe, encore mois à tes souvenirs des filles avec lesquelles il se pavanait il y a encore quelques jours. Tu ricanes, presque amère et amusée à la fois. « Histoire de compenser la soirée du dimanche soir ? Non, mais tu te fous de moi !  Ta gratitude mets toi là où je pense Caplan ! Songe à guetter dans la boite à pourboire, tu vas voir il y a numéro de betty boop numéro quatre ... ». Ta voix témoigne d'une  colère que tu aimerais témoigner en le frappant. Il se joue de toi et le pire c'est que cela l'amuse. « Ah je commence à comprendre … ». Commences-tu tout en te levant pour ranger tes affaires. « Tu n'as plus rien dans le cigare c'est ça ? ». Il te taquine et tu fais de même – c'est monnaie courante.
@Asher Caplan

Tu la regardes descendre ta bière sans ciller, elle fait sa vite et bien, en quelques secondes il reste seulement un peu de mousse dans le fond du verre et tu regardes le cadavre de ta pinte qu'elle dépose sur le comptoir avec amertume. T'as soif. T'aurais aimé la boire toi-même. Menfin, tu comprends le message. Elle ne te veut pas à proximité et elle te le dit à voix haute. Circulez, la fête est finie. Tu passes une main sur ta nuque et tu hausses les sourcils en entendant ce qu'elle te raconte, maiiis... quoi ? Betty Boop dans la boîte à pourboire ? Tu piges que dalle. De quoi elle parle. Une nana a laissé un numéro pour toi, bon, c'pas la première fois que ça arrive, pourquoi elle fait un scandale ? Puis elle se calme, Pao, elle opte pour une attitude plus détachée, le sarcasme lui va mal, tu détestes quand elle fait ça. Tu soupires en l'entendant, t'as franchement la flemme de te prendre la tête avec elle maintenant, même si t'as tout fait pour l'énerver un peu, t'es trop fatigué pour ça.
De quoi tu parles, p'tin... J'suis crevé, tu me fais une scène maintenant ? J'te proposais juste une pause, qu'on discute, qu'on fasse autre chose que bosser...
Elle est entrain de ranger ses affaires, tu la laisses prendre le PC mais t'attrapes son poignet dés qu'elle l'a rangé. T'as pas envie qu'elle parte. Tu voulais passer cette fin de soirée tranquillement, avec elle de préférence, retrouver la Pao que tu connais. En ce moment vous êtes trop pris par le taff et quand vous sortez c'est souvent avec les collègues, ça laisse peu de temps pour l'intimité, déjà que c'était compliqué avant...
Pao, arrête. Pose toi deux putain de minutes... Personne t'en voudra si t'as pas répondu à un mail à une heure du matin, j'te jure.
T'es con, certes, mais pas au point de la pousser à bout. Pas ce soir. Elle ne le mérite pas, elle est aussi fatiguée que toi. Et même si elle t'emmerde avec ses histoires de dimanche soir et de Betty Boop, tu peux pas la laisser partir en colère contre toi, ça te ferait chier, ça arrive trop souvent en ce moment.
Vient, tu la tires doucement par le poignet, l'invites en ouvrant grands les bras, Je sens bon en plus, tu fais, un sourire sur les lèvres. T'espères qu'elle va s'approcher, qu'elle va baisser les armes un petit peu, même si t'es pas sûr. T'estimes à une chance sur deux les probas pour qu'elle t'envoie chier à nouveau. Mais qui ne tente rien n'a rien. T'es pas dans le conflit, ton regard est plus bienveillant que tout à l'heure. C'est comme ça qu'elle te connait le mieux.

@Paola Baltazar

Ta réplique aura au moins eu le don de le faire réagir, quand bien même il s'embrouille avec ton histoire, un véritable brouillard. Il n'a pas compris là où tu désirais en venir ? Encore moins de quoi tu parlais ? C'est vrai, après tout pourquoi le ferait-il ? Entre vous, les limites du terrain de l'amitié à pris des tournures qui ont été dépassées depuis des lustres. Depuis des années, c'est ainsi. Seulement, actuellement tu n'y vois plus toi même très clair. Asher a le don de te mettre sur les nerfs, de t'attirer vers des retranchements qui n'ont jamais connus ta présence. Tu souffles de lassitude comme pour laisser retomber la pression mais cette dernière reste malgré tout palpable en profondeur, comme en surface. Maintenant c'est toi qui un scène ? Tu secoues la tête en passant une main dans tes cheveux, soupirant une énième fois. Tu étais déjà crevée de ta soirée mais là tu as vraiment l'impression d'être vidée, d'être passé sous un rouleau compresseur. Peut être que c'est une aubaine pour toi qu'il n'est pas fait le rapprochement. A dire vrai, tu valides cette affirmation à demie fausse. Autant rester sur cette idée que la fatigue et l'anxiété du quotidien te rendent un brin soupe au lait. Tu ne rebondis aucunement sur sa première tirade, tu préfères de loin faire demi tour et rentrer pour te laisser voguer sur l'histoire tordante et malheureuse de Bridget Jones, au moins elle a monsieur Darcy. L'utopie des films américains. Tu prends tes affaires, ton ordinateur portable sous le bras mais Caplan émet un frein en attrapant ton poignet. Il fait quoi là ? Tu tentes de te dégager mais c'est qu'il tient bon le petit gars, pas étonnant en fin de compte. Il te somme de t'employer à lever un peu le pied, de souffler et le timbre de sa voix transpire la sincérité. Tu la connais bien cette voix, depuis trop longtemps peut être. Être perfectionniste et pointilleuse au travail était une habitude pour tes proches et l'ensemble de tes collègues. Pourtant, tu ne peux nier que ce point là te permettais d'oublier un peu tes pensées – surtout ces temps ci. Tu allais répondre lorsque c'est plutôt un hoquet, puis un second qui devance tes paroles. Il tire délicatement sur ton poignet qu'il tient toujours entre ses doigts. La pression est d'ailleurs légère et agréable. L'empreinte de ses yeux s'est adoucit, relayant cette complicité qui vous a tant rapproché par le passé. Ton autre main dépose ton sac sur le tabouret et tu te laisses attirer dans son étreinte où les effluves de son parfum viennent chatouiller tes narines. Tu ne peux t'empêcher de rire à mi chemin entre l'effet de l'alcool, la fatigue sans doute peut être un peu et l'amusement de ton hoquet qui n'en finit pas. La tête sur son épaule, en dépit de la hauteur, tu ne peux réprimer ton sourire. « C'est vrai tu sens bon, mais je crois que tu as trop abusé du déodo – rant ... ». Ah ce fichu hoquet, tu allais l'avoir pour compagnon pour t'endormir on dirait.

@Asher Caplan

Pao, elle est tendue, tu le sens. Tu la connais. Tu sais qu'elle se donne à fond dans le restau, que vous en seriez pas là sans son travail acharné. Mais quand même. T'as besoin d'elle souriante et en pleine forme, alors faut qu'elle se détende et qu'elle déconnecte un peu, sinon elle va se noyer totalement et c'pas ce que tu veux. Elle te résiste, tu le sens dans la tension dans son poignet, mais elle finit par céder doucement et elle s'approche, laisse son sac sur le comptoir, et tu passes tes bras autour d'elle pour la serrer. Son hoquet te fait rire, c'est ça de boire trop vite, elle fait moins la maline maintenant.
Oui, mais c'était une question de vie ou de mort, crois-moi... tu dis en riant. Tu l'embrasses sur le haut du crâne en la serrant un peu plus, t'es content de ce moment de proximité dont t'as manqué ces derniers temps. Elle est plus froide et plus distante en ce moment, tu sais pas si c'est le stress ou autre chose, si c'est toi... Peut-être que c'est juste toi. T'y as déjà pensé bien sûr, et ça t'emmerde. Tu sais pas quoi faire si c'est toi qu'elle fuit encore comme ça. T'as déjà vécu ça dix mille fois avec elle. Un coup c'est toi, un coup c'est elle. Jamais le bon timing.
Tu desserres ton étreinte autour d'elle et passe une main dans ses cheveux, t'attrapes une mèche entre tes doigts. Ils sont vachement plus courts qu'avant, n'empêche, mais ça doit faire quelque jour déjà... C'est que maintenant que tu remarques. Tu lèves un regard coupable vers elle, bien que ça te fasse doucement sourire.
T'es canon, hein, ça te va bien les cheveux comme ça, ouais ça t'arrache pas tant la gueule finalement, t'en profite qu'elle soit plus douce, tu peux lui dire ce genre de trucs maintenant. Quand elle tire la gueule t'as juste envie de la faire chier. Mais là, non. Tu lui donnerais tout ce qu'elle veut de toute façon, suffirait qu'elle te le demande. Tu laisses ses cheveux tranquille et tu t'écartes pour te pencher au-dessus du comptoir et actionner la tireuse, tu remplies ton verre de bière et t'en bois une grande gorgée.
Pao... Si t'as besoin d'un jour off, tu me dis, j'veux pas que tu pètes un plomb parce que t'es trop crevée. Le seul qui doit être en manque de sommeil ici c'est moi. Toi... Faut que tu te reposes, que tu viennes en forme, et que t'arrêtes de m'appeler par mon nom de famille, sinon je vais vraiment me vexer... Et peut-être même que je vais pleurer. C'est ça que tu veux ? tu la taquines sur la fin, mais c'est vrai, dans le fond. Tu tiendrais pas longtemps sans elle. Tu lui pinces un peu la hanche, tu peux pas t'en empêcher t'as envie de la toucher, ça te brûle presque tellement c'est intense comme t'as envie de la tirer de nouveau vers toi.

@Paola Baltazar

Tu finis par abandonner, déposer l'armure juste le temps d'être dans ses bras, le rire comme étendard d'un drapeau blanc. Son étreinte est synonyme de coutume mais de bien être également. Vous aviez tellement passé de d'instants partagés ensemble, que l'aise de la complicité tactile n'a jamais été un véritable problème. A défaut peut être d'être devenue un besoin. Il dépose un baiser sur le sommet de ton front, vous rapprochant davantage entre l'écrin de ses bras. A son coté, tu as toujours la sensation d'être une personne précieuse, à part entière. Tu étais importante et ce te suffisait jusque là. Simplement ces dernières semaines, ta conscience se faisait malicieuse, presque capricieuse pour mêler des envies enfouies au plus profond de toi-même. Cela t'effraie par bien des manières mais tu détestes quel chemin tu es en train de suivre. Tu perds la raison pour laisser l'émoi d'une jalousie faire son show, une image qui te déplait. Toi qui n'a jamais été dépendante de personne en terme d'affection. Alors, le mensonge de la fatigue et de l'acharnée du travail qui ne sait pas dire stop est une solution parmi tant d'autres. Comme tu dois songer que tu es cette fille parmi tant d'autres qui finiront par passé … tu secoues la tête, chassant cette mauvaise idée de ton esprit, serrant à ton tour la taille de ton comparse. Vous restez quelques minutes ainsi avant qu'il  ne se recules de quelque peu pour détailler entre ses doigts l'une de tes mèches de cheveux. Tu penses la tête avec légèreté sur le coté comprenant qu'il raisonne intérieurement. Une expression de culpabilité accroché à ses traits, la sincérité d'avoir manquer quelques choses. Tous les deux, vous manquiez toujours le bon timing. A croire que le coche du hasard et du karma sont fait pour se serrer la main. «  J'ai tou – jours été ca – non, non ? ». Répliques-tu tout en le gratifiant d'un clin d'œil emplit de moquerie. L'assurance que tu pouvais dégager au quotidien, cachait bien des choses, ta mère était fort bien placée pour le savoir. Ton hoquet n'en finit plus alors qu'Asher se resserre une pinte avant de boire quelques gorgées. Le regard sérieux, un discours posé. C'était tout lui cela lorsqu'il avait quelque chose d'important à dire. Seul ses derniers mots t'arrache un sourire spontané entre coup de hoquet et hochement de tête. Tu le toises en silence une fraction de secondes. Ce que tu voulais ? Tu étais certaines qu'il n'hésiterait pas à te le donner mais les craintes et les peurs t'entravent, toi la fonceuse et dynamique Pao. Il n'y avait que lui pour te surnommer comme ça, ce surnom découlait de lui. Doucement, tu lèves ton pouce pour essuyer de son revers la mousse qui restait sur ses lèvres. « J'ai pas besoin d'un jour de congé, j'ai juste besoin de finir mon boulot Ash. Ca va aller, c'est juste qu'en ce mo – ment je suis pas dans mon assiette. ». Une phrase véridique qui entre les lignes tentent malgré tout d'installer la subtilité d'une vérité. Le boulot c'était le boulot, sans ta carrière professionnelle – et tes amis – tu aurais souvent baisser les bras. Tu fais le tour du comptoir pour attraper une bouteille d'eau plate dans le frigo en dessous du comptoir, espérant faire disparaître ton hoquet. Tu bois une gorgée, rebouchant la bouteille. Tu lâches malgré toi une respiration pour évacuer la tension dans tes muscles, puis tu ricanes pensive. « Ce que je ve – ux ... ». On repassera pour la solution de l'eau pour cesser un hoquet. Ton attention se pose dans le pot des pourboires. Un énième sourire lointain apparaît à la commissure de ta bouche. Tu penches par dessus le pot en forme de poivron rouge et récupère le numéro dont tu parlais tout à l'heure. « C'est de ce num – éro là que je parlais tout à l'heure, hm ? ». Vos regards se croisent, il attend certainement que tu pètes encore un câble. Non, tu étais bien trop éreinté pour cela, surtout à cette heure tardive. Tu le ranges dans la poche arrière de ton jeans tout en continuant à rigoler.

@Asher Caplan

C'est vrai qu'elle a toujours été canon. Pao. D'aussi loin que tu t'en rappelles. Ton oeil s'est habitué à voir son visage chaque jour, certes, mais tu te surprends encore à la contempler. T'aimes la regarder en action les soirs de rush, la voir concentrée, énervée, heureuse, t'aimes l'entendre pester contre une remarque machiste d'un client, montrer sa force de caractère. Il y a quelque chose de séduisant dans son féminisme forcené, son besoin de prouver qu'elle est capable, qu'elle fait mieux que tout le monde. Toi, Asher, ya que dans ton restaurant et ta cuisine que tu tiens à faire tes preuves, c'est le plus important. T'as appris la technique, le sens de la précision, en cuisine. La discipline. T'en manquait crucialement avant. Ça t'a sauvé. T'as aucun problème à travailler sept jours sur sept, douze à quatorze heures par jour pour maintenir le restaurant à flot, pour te défoncer, te donner à cent pour cent. Faire ce que t'aimes. T'es heureux de pouvoir le partager avec elle mais tu crains qu'en en faisant trop elle finisse par te lâcher. C'est ta plus grosse crainte. Alors, Pao, t'es prêt à la laisser lever le pied si elle en a besoin. Mais elle te dit que non. Qu'elle n'est juste pas au mieux de sa forme. Tu fronces un peu le nez, t'aimerais qu'elle te parle et te dise ce qui ne va pas, mais elle n'a pas l'air très encline à le faire maintenant. Tu l'observes avec curiosité alors qu'elle se penche au dessus du pot à pourboire et qu'elle en sort un bout de papier. Celui avec le numéro de téléphone. C'est bizarre son comportement, tu sais pas trop comment le prendre. Tu sais pas si elle te teste, elle sourit, s'esclaffe, est-ce qu'elle te punit ? Est-ce qu'elle croit que tu vas te battre pour le récupérer ? Que t'en as sérieusement quelque chose à foutre ? Donc, ce qu'elle veut, c'est ça. Enlever ce numéro de téléphone pour ne pas que tu l'ais. Tu penches un peu la tête en la regardant, ta main glisse dans tes cheveux, tu grattes l'arrière de ton crâne avant de boire une gorgée de ta bière de ta main libre. Tu souris un peu.
Tu vas la contacter pour un plan à trois ? lui demandes-tu pour la taquiner, t'arrives derrière elle avant qu'elle ait eu le temps de répliquer pour l'attraper par la taille, tu la serres, la soulève un peu, souffle dans ses cheveux pour chatouiller sa peau et la faire rire. Peut-être que la surprise va faire passer son hoquet.
Super, j'suis grave partant. Mais un plan à deux, trois ou dix milles, tu peux me demander n'importe quoi, tu le sais, je ferais tout pour te rendre heureuse, Pao, surtout si ça inclus d'être tout nu...
Ça te fait marrer, tu continues de pincer ses hanches, de souffler dans ses cheveux, t'as envie de l'entendre rire de tes bêtises, qu'elle te supplie d'arrêter de la chatouiller. Tu lâches du lestes petit à petit, tu la laisses respirer, reprendre son souffle, s'écarter, retrouver de sa contenance, tu te perds un peu à la considérer. Pendant quelques secondes t'as l'impression que les choses sont simples à nouveau, que vous pouvez rire bêtement de ce genre de blagues salaces qui vous impliquent tous les deux nus dans un lit ou ailleurs. Vous avez toujours été plus libérés à ce sujet là. Sauf quand les choses ne sont plus simples et que tu la perds un peu. Comme récemment.

@Paola Baltazar

La badinerie entre vous c'est comme souffler sur ses bougies sur son gâteau d'anniversaire. C'est commun, rassurant et rien que cela c'est une sécurité pour lui et pour toi. Tu secoues amusément la tête d'un mouvement négatif, toujours rieuse. Prévoir un plan à trois avec cette Betty Boop blonde ? L'idée ne te serais même pas venue à l'esprit. Non, lorsque tu avais mis le numéro dans la poche de ton jeans c'était surtout pour t'assurer qu'Asher ne l'est pas en sa possession. Tu ne t'attardes pas plus en profondeur sur la signification réellement de ta pensée. La seule à laquelle tu penses c'est à l'ambiance qui règne présentement. Plus tu te perd dans tes songes, moins tu te rends compte qu'il est déjà là t'attraper par la taille, une étreinte tout en proximité avant de te hisser en hauteur. L'étonnement, t'arrache un maigre couinement – l'effet de surprise étant plutôt réussi. Son souffle danse sur ton visage, son parfum enivrant quelque peu tes narines pour ne pas dire tes sens. Instinctivement, tes jambes entourent sa taille par risque de tomber – un simple réflexe. Il ne cesse de te taquiner en jouant à la fois sur les mots et sur les physiques. Il énonce des mots qui dans sa bouche donne allusion à une réalité que tu aimerais bien faire tienne. Juste être l'unique à ses yeux, sans un troisième ou des milliers. Pourtant lorsqu'il te chatouille tu ne peux contenir l'éclat de rire spontané. Des rires sincères. Il a trop la connaissance de ton corps pour savoir que cela marchera à tous les coups. Il s'écarte le temps de te laisser reprendre ta respiration tandis que tu ne peux fuir l'expression de son regard qui te contemple, pensif à son tour. Il semblerait que ton hoquet est plier bagage ? Tu te rapproches un peu plus de lui, penchant quelque la tête sur le coté histoire de capter l'encre de ses prunelles. Tu ne sais pas si les effets de l'alcool te donnent davantage d'audace, toi qui n'a cessé de maintenir de la distance, mais les mots fusent. « Et s'il n'y avait que nous deux dans l'équation, tu t'en contenterais ? ». Tu resserres ta prise autour de ses hanches, à la fois calme et souriante. Tu l'observes avec attention et patience. Le silence est brisé par ton hoquet qui revient. « J'aime pas partagé, j'ai le droit un peu p – as vrai ? ». Vous êtes complexes, votre lien était hors norme, différent et libéré. Sans attache, sans contrepartie. Asher n'exigeait jamais rien de toi et tu le lui rendais bien – du moins pas ces temps ci.

@Asher Caplan

Tes mains glissent naturellement sous ses fesses, tu accueilles l'étreinte de ses jambes avec délectation, elles sont pour toi synonymes de moments privilégiés. Pao, si elle n'existait pas faudrait vraiment que tu l'inventes. Y a qu'elle qui te fait autant vriller. Elle peut te mettre hors de toi en trois secondes, t'exciter en une seule, sans rien faire. T'aimes sentir sa peau qui se cambre, qui se tend, sous tes doigts, entendre son rire éclater en mille confettis de bonheur. T'avances jusqu'à t'approcher d'une des tables où tu la déposes. Tes mains remontent sur ses cuisses, t'accroches ses prunelles et ta mâchoire se tend à sa question. C'est donc ça alors. Est-ce qu'elle est entrain de négocier l'exclusivité? Tu pourrais la baratiner et lui dire ce qu'elle veut entendre. Oui, Pao, bien sûr, je ne verrais que toi. Quelle connerie.
Je sais pas ce que tu crois partager, et avec qui... tu souffles en la regardant. T'éludes pas vraiment le sujet. C'est ta façon de lui dire qu'il y a toujours eu elle d'un côté et les autres de l'autre. T'as jamais rien partagé de similaire avec une autre fille. C'est vrai. Tu pourrais lui jurer fidélité éternel en échange d'un peu de peau... T'écartes une mèche de cheveux de son visage, ton pouce effleure sa joue. T'as envie de l'embrasser mais ses derniers mots t'ont contrarié, tu te sens coincé et c'est pas ce dont t'avais envie ce soir. Tu vas la blesser, tu le sais. Tu te penches, embrasses son front avec tendresse, et te recules légèrement. T'aimerais plus mais c'est trop risqué, elle attend quelque chose de toi et ce n'est pas ce soir que tu veux en parler. Pas comme ça. Pas maintenant. Et puis, quoi ? Depuis quand est-ce qu'elle s'est mis en tête qu'elle ne veut pas partager ? Ça va lui passer, c'est pas le première fois que vous avez cette conversation, ou que vous ne l'avez pas. C'est pas toi qui est forcément contre mais tu penses qu'elle le regretterait, ce soir.
J'te raccompagne ?

@Paola Baltazar

Il a toujours eu l'art des gestes. Celui de connaître les endroits sensibles qui te font rire, celui auquel tu es réceptive. Le sentir contre toi, sentir que tu es précieuse entre ses bras, juste une émotion qui perdure et juste le temps d'arrêt sur image. La pause dans ton esprit s'impose à toi, comme un réveil à la réalité pour te rendre compte de la mesure de tes précédentes paroles. Etait-ce l'audace de deux pintes de bière but d'un seul trait ? Etait-ce juste le caprice refoulé auquel tu ne songes pas parce qu'entre vous c'est la demie mesure entre le chat et la souris. Derrière les sous-entendus, le jeune homme a saisi la portée de l'air de musique sur lequel tu jouais. Et comme toujours, il rebondit et pour ce que cela vaut tu le remercies. Asher joue la feinte avec une neutralité apparente. Peut être t'étais trompée ? Peut être que le désir de l'un n'est qu'un fantasme pour l'autre. Tu ne négocieras pas – ou plus –, à dire vrai tu ne sais plus. Ta conscience est brouillé par cette inconscient qui espère, qui se fait caprice et involontaire traitre. Il y a toi, toujours toi pour moitié d'une lune et une liste allongée de fille de l'autre coté. Tu ne lui en veux pas, c'est ainsi que cela s'est toujours passé entre vous, alors pourquoi cela changerait ? Pour tes beaux yeux. Tu ricanes entre les vagues de la gaité et de l'amertume. Asher est prudent, raisonné dans l'action de sa gestuelle. D'abord la chevelure, puis le voile de son toucher sur ta joue, puis un baiser sur ton front afin de tirer une révérence tout en douceur. Tu soupires l'air fatigué, accompagnant sa réponse de te raccompagner. Les deux mains sur la table, tu balances tes jambes pour te remettre sur tes pieds, la contenance de nouveau acquise, du moins en apparence seulement. « Okay. ». Pourquoi refuser, tu étais venue à pied puisque tu avais passé la nuit chez ta mère. Ces temps ci les occasions de la voir était plus minces, hier était l'occasion. Tu prends tes affaires, ajustant la bandoulière de ton sac sur ton épaule. Tu éteins les lumières de l'arrière salle avant de revenir vers Asher. « Oh, et demain après midi je ne serais pas là, donc prépares toi à recevoir un potentiel investisseur, hm. ». Ta voix est taquine, amusé, la Pao de tous les jours est de retour. Tu ne tenais pas spécialement à lui dire que tu avais un rendez-vous avec son frère et puis après tout cela ne le concerne pas. Tu attrapes les clés de son véhicule, les agitant devant son nez. « Je conduis, bien évidement. ». tu le gratifies d'un clin do'eil narquois, juste pour accuser un peu plus le coup.

@Asher Caplan

C'est mieux comme ça, si Pao avait été une autre fille t'aurais sans doute réagit autrement, tu lui aurais dit ce qu'elle voulait entendre pour pouvoir obtenir ce quoi tu veux. Tu préfères que ça s'arrête là, c'est bien que tu la raccompagnes, même si t'as pas perdu à l'esprit l'idée de dormir avec elle. C'est comme un mirage, t'y crois encore un peu, c'est au loin, latent. Elle semble avoir retrouvé un peu de sa bonne humeur, elle t'informe qu'elle ne sera pas là demain, et t'arques un sourcil en passant ton bras autour de ses épaules pour la diriger vers la sortie.
Un investisseur ? T'as cru qu'on était à la tête d'une multi-nationale ?
T'as aucune idée de quoi elle parle. Un investisseur, pour un restau ? Est-ce que vous en avez besoin, en vrai ? Le restau tourne bien. Pourquoi tu voudrais que quelqu'un s'ajoute dans l'équation ? Pour toi les actionnaires et les investisseurs sont des guignols qui ne pigent rien à rien. Et puis surtout, t'as pas envie de diviser le capitale du restau, de le partager avec une personne que tu ne connais ni d'Eve, ni d'Adam.
Pao te pique les clés de la voiture, elle se pavane avec, les fait danser sous tes yeux et t'essayes de les attraper, feintant de ne pas y arriver juste pour lui faire plaisir. Vous sortez du restau et tu retires ton bras de ses épaules pour fermer à clés. Tu glisses ensuite le trousseau dans ta poche et vous avancez tranquillement vers la voiture. Tu la regardes, elle est à quelques pas devant toi, tes yeux suivent le mouvement de ses hanches.
Paoooo.... tu l'appelles comme un gosse, en vrai, je peux dormir avec toi ?
Bien sûr, tu perds pas le nord. T'as toujours pas envie de passer ta nuit tout seul.
@Paola Baltazar

En acceptant de te lancer dans l'aventure du projet d'Asher, tu avais là une occasion brillante de donner du corps à son idée. Une esquisse à l'état de brouillon encore dans sa tête lorsqu'il t'avait confié vouloir être à la tête d'un restaurant. Tu avais été surprise au possible mais tu savais que le Caplan avait de la ressource et plus d'un tour dans son sac pour monter sa propre boite. Il te voulait dans cette aventure pour la gérance du Zest, tu avais répondu par la positive car il ne pouvait en être autrement. C'était une occasion en or et on peut dire que la réussite était au rendez-vous, un peu plus chaque jour. La clientèle ne cessait de fidéliser, la création du site internet et le bouche à oreille fonctionnait parfaitement des alentours. Une fois dehors, la brise fraiche de la nuit provoque un filet de frisson sur le duvet de tes bras. « Non pas du tout, c'est juste un partenariat que tu pourrais trouver fort intéressant. ». Lui dis-tu avec cette expression sérieuse qui se peint sur tes traits lorsque tu réfléchies boulot. Tu en profites pour enfiler ton gilet jaune moutarde – la couleur bien que jolie est bien tape à l'oeil, on risque bien de te voir comme ça. « C'est un ancien chef, qui a monté une boite de production dans le bio. ». Une connaissance que tu avais fait lors d'un salon de la restauration quelques jours auparavant. Vous aviez échangés autour d'un café des idées diverses et l'idée de cours de cuisine t'était venue à l'esprit. Le rendez-vous avait été posé pour demain mais tu avais un imprévu donc c'était au patron de jouer. Le temps de parler de ton idée à Asher avait manqué, tu aurais du lui en parler avant. Ce n'était qu'une idée après tout. « Des cours de cuisine en petit comité, ça serait sympa non ? ». Tu le toises avec scepticisme puis tu te ravises au fait que c'est une mauvaise idée. « Okay, t'inquiète je décline l'idée et le rendez-vous on verra ça une autre fois. ». le sourire toujours sur tes lèvres, tu agites ta main pour banaliser ta proposition histoire de l'oublier. Vue l'heure, faut dire que c'est pas le moment. Tu dépasses quelque peu Ash qui semble ralentir sa marche. Un regard en arrière suffit pour savoir ses yeux s'attacher sur tes hanches. Tu fronces les sourcils, le considère avec ironie tout en ouvrant la porte – coté conducteur – de sa voiture. Exclamation enfantine, le jeu qui reprend ses droits entre vous. Tu t'installes derrière le volant, claque la portière puis baisse la vitre de la voiture. « Tu me raccompagnes, je vais voir ce que ma gratitude veux bien t'accorder,  Caplan ... ». Tu le provoques légèrement, c'est voulu mais tu rigoles avec soudaine frivolité parce que tu veux juste cesser de penser, même rien qu'un peu.

@Asher Caplan

T'écoutes, Pao, elle a pleins d'idées, elle a la fibre managériale, elle sait gérer des gens, des équipes, des fournisseurs, elle a de l'or entre les doigts, vous pouvez être fier de ce que vous avez fait ensemble. T'avais une idée bien précise de ce que tu voulais quand t'as décidé de monter ton restau. Un endroit frais, lumineux, de la bonne cuisine, des produits de qualité, t'avais envie que les gens se sentent bien tout en mangeant mieux que chez eux, et c'est réussi. Zest est ce que tu voulais qu'il soit. T'essayes de suivre Pao dans ce qu'elle fait, tu veux pas te cantonner à la cuisine, t'as besoin de savoir ce qui se passe et ce que vous pouvez faire de mieux. Elle évoque des cours de cuisine et tu souris avec amusement alors qu'elle se défile.
Mais non ! tu t'esclaffes, tu trouves pas l'idée pourrie, t'es juste... surpris par les idées qu'elle te sort de son chapeau. Je rencontrerais ton gars demain, pas de problème, tu lui dis avec un sourire. Faut que tu réfléchisses à tout mais ça te coûtera rien de rencontrer ce type, après tout, pourquoi pas. T'es pas obligé de signer quoi que ce soit. Et ça, Pao, elle le sait. Quand il s'agit de signer de toute façon, t'y vas pas les yeux fermés. T'aimes savoir où tu vas. Tu prends pas de risque irréfléchi.
Elle s'installe derrière le volant et baisse la fenêtre, tu viens appuyer tes coudes dans l'encadrement de la vitre baissée, pas prêt à monter dans la voiture, tu restes de son côté alors qu'elle minaude et la joue mystérieuse. Tu roules des yeux et ouvre la portière. Pas question de la laisser conduire.
Allez, bouge. Si je te raccompagne, c'est moi qui conduis. Déjà que tu vas me laisser devant la porte comme un malpropre, je vais pas en plus te laisser ma caisse. Laisse moi un peu de dignité, ok ?
Tu la forces à se pousser et à passer sur le siège passager en te marrant. Vraiment hors de question qu'elle reste assise là. Quand t'as enfin pu t'asseoir, tu mets le contact et refermes la portière pour démarrer.
Pourquoi t'es pas là demain après-midi ?

@Paola Baltazar

Finalement l'idée ne semble pas lui être si mauvaise. De ton point de vue cela peut être intéressant à nuancer sur de nombreux plans. Tu avais toujours le besoin d'user d'une vision à la fois visionnaire et pointilleuse pour rendre les faits dans le détails afin d'élargir les idées. Jusqu'à maintenant cela avait plutôt fonctionnait, il suffisait de constater des chiffres de la recette chaque mois puis sur l'année. Chacun avait son rôle à jouer au sein du Zest et l'ambiance de l'équipe dans son ensemble n'était pas en reste. Tu soumettais les hypothèses brodées d'arguments en bêton, Asher prenait l'ensemble des décisions finale. Tu agissait de concert avec lui, ses accords ni plus ni moins. Tu lui accordes un sourire entendu, fière. Il s'abaisse à ta hauteur, juste assez pour rouvrir la portière coté conducteur. Bien sur, monsieur ne prêtait pas sa voiture, il avait toujours eu cet égoïsme de ne jamais vouloir te laisser conduire. Il t'invite – sans détour – à aller du coté passager tout en te poussant. Tu lui lances une œillade boudeuse tout en lui tirant la langue telle une même vexée. « Les gars et leurs voitures, tous les mêmes je te jures .. ». Marmonnes-tu entre tes dents tout en enjambant tant bien mal le siège qui t'est destiné. « Ah ouais, tu comptes rester devant ma porte ? Si c'est ce que tu veux, je vais pas te forcer. ». Tu souris davantage en haussant les épaules pour masquer ton amusement. La menton dans le creux de ta main, tu laisses ton regard voguer que le paysage qui défile. La lumière des réverbères donne de l'éclat aux différentes enseignes de la rue principale et tu repars dans tes songes. « Hein? ». La question d'Asher t'arrache à ta reverie passagère et tu reportes ton attention sur la route. « Ouais, j'ai un rendez-vous chez le médecin. ». Ce n'était pas un mensonge, tu avais bien au rendez-vous hebdomadaire chez ton médecin – seulement tu omettais de dire qu'il s'agissait de son frère ainé, voilà tout.

@Asher Caplan

Pao se résigne, elle se débrouille pour se retrouver sur le siège passager et tu lui lances un regard en biais alors qu'elle s'indigne et évoque une sois-disant idée reçue sur la relation entre les hommes et leur voiture, tu arques un sourcil l'air de lui demander 'sérieux?', t'es pas ce qu'on pourrait appeler un mec spécialement macho, ni même le genre de type à chérir ta caisse.
Pao, t'es au dessus de la limite autorisée, tu viens de descendre deux bières,
Tu vas quand même pas la laisser conduire et risque de te faire arrêter, si elle souffle dans un éthylotest c'est foutu c'est clair, avec ses deux pintes dans le nez, impossible que ça passe. Et puis... Bon, c'est vrai, t'as jamais trop aimé sa façon de conduire alors en plus avec deux verres... impossible !  
Tu démarres la voiture alors qu'elle confirme que tu resteras devant sa porte sur un ton amusé, elle fait ça pour t'emmerder, tu te contentes de hausser les épaules en prenant un air faussement détaché alors que tu te concentres finalement sur la route. Il est tard, les rues sont calmes. T'aimes conduire la nuit, ça a quelque chose de poétique. Pao t'annonce finalement qu'elle a un rendez-vous chez le médecin et tu pinces les lèvres sans ajouter de commentaire supplémentaire. T'as aucune idée de si elle te cache quelque chose ou si c'est une simple visite de routine mais t'as aucunement l'intention de creuser plus, préférant la laisser garder ses secrets si elle le souhaite. Vous arrivez assez rapidement dans la rue dans laquelle elle vit, tu cales la voiture sur une place libre entre deux autres bagnoles. Vous n'êtes qu'à quelques mètres de la porte de son immeuble, et alors que tu stoppes le contact et que le ronronnement du moteur s'arrête, t'entends les mots qu'elle a prononcé un peu plus tôt dans ta tête. Et s'il n'y avait que nous deux dans l'équation... Tu te masses le front avant de tourner ton regard vers elle :
Tu vois quelqu'un en ce moment ?
Tu penses que non, mais qui sait ? Peut-être que oui... Ça lui arrive parfois, tout comme à toi.

@Paola Baltazar

Bredouille, tu finis assise à la place du passager. Et bien que la remarque de ton comparse t'arrache un sourire mi figue mi raison, tu ne pas nier qu'il n'a pas tout à fait tord – pour dire raison tout court. Tu venais de consommer deux pintes de bière l'une derrière l'autre, autant dire que ce n'était pas une bonne solution que de prendre le volant. La fin de soirée risquait de se terminer dans la salle de bain et si tu étais un peu optimiste – tu aurais la flemme de terminer les analyses qui remplissaient une grande partie de la mémoire de ton ordinateur. Une soirée sous la couette peut être ? Tu hausses les épaules à ta propre pensée avant de replonger ton attention dans la quiétude nocturne du paysage qui défile. Tu ne te rends même pas compte qu'Asher vient de garer la voiture juste devant le bâtiment. Un peu perdue, un peu paumé surtout au creux de réflexions à la fois nombreuses et interrogatives. Les effets de l'alcool et de la fatigue cumulés sans le moindre doute. Tu n'étais pas du genre à boire, la plupart du temps tu ne consommais rien ou un verre tout au plus. Vrai, la réalité était tout simplement que tu ne supportais pas l'alcool. Asher en était le premier témoin depuis le temps. Le menton posé dans la paume de ta main, tu relèves sa question avec un train de retard. « Hein? ». Songeuse, tu secoues la tête pour remettre un peu d'ordre dans tes idées puis te redresses tandis que le regard du Caplan s'arrête sur toi. Tu réponds par la négative d'un simple signe de tête. « Non, je ne vois personne ... ». En même temps c'est un peu dur que tu ne cesses d'être dans mon esprit imbécile, aurais-tu voulu lui confier. Seulement, les paroles ne sont pas sortie de ta bouche. Les propositions ne manquaient pas mais pour être honnête tu les avais toute réfutées. En ce moment, tu étais à fleur de peau et même si tu donnais le change, les apparences ne trompaient pas tout le monde.

@Asher Caplan

Pao a l'air surprise par ta question, tu suis ses mouvements des yeux, ses cheveux courts qui valsent sous le hochement de son visage, l'odeur de son parfum qui pendant une seconde vient te titiller le nez. Les cheveux courts lui vont bien, ça lui donne un côté plus sexy, plus engageant, plus femme moderne, working girl indépendante, ce qu'elle est. Tout ça en même temps. Ta mâchoire se tend un peu alors qu'elle répond, c'est presque timide cet aveu, non elle ne voit pas personne. T'as aucune idée de ce que tu dois dire, tu ne sais même pas pourquoi t'as posé la question, quelque chose au fond de toi voulait sans doute s'assurer qu'elle était encore un peu à toi, et ça te soulage un peu de savoir qu'il n'y a personne qui l'attend quelque part. A part toi. Tu pourrais l'attendre des années si elle te le demandait. Finalement Pao et toi c'est un peu une histoire de gare. T'es debout sur le quai de votre liaison et tu regardes les trains qui passent. T'as rarement été aussi passif que dans ce contexte là. C'pas ton genre de laisser les trains passer.
Tu finis par baisser les yeux et retirer la clé du contact, Je te raccompagne, tu dis simplement en sortant de la voiture. Ya même pas deux cent mètres à faire mais t'as pas envie de la quitter tout de suite, tu veux prolonger un peu ce moment quitte à rester sur le pas de la porte. Tu nourris encore l'espoir de te réveiller à côté d'elle. La clé de la voiture glisse dans ta poche, quand Pao est sortie tu la rejoins sur le trottoir et tu passes ton bras autour de ses épaules pour l'attirer près de toi. Il fait frais mais tu te sens fébrile, brûlant.
J'sais pas ce que je ferais sans toi, Pao, tu soupires avec légèreté, plus sur le ton de l'expression bateau que sur celui de la déclaration enflammée, tu raffiches un sourire qui appuie ta démarche désinvolte et vient balayer le ton grave employé dans la voiture. Comme si de rien n'était. Pirouette.
@Paola Baltazar

Pirouette, cacahuète, il était un petit homme …
Si seulement il n'était qu'un petit homme, un mec parmi tant d'autres, tu n'aurais pas autant de soucis. Pourtant, tu ne peux t'empêcher d'être dans le vrai. Celui où Asher et vous retrouvez quoi qu'il arrive. Il était cette rivière imprévisible et tranquille, un tempérament de feu mais un vent de quiétude également. Il était lui, tout simplement. Cacahuète. Ouais, tu avais les cacahuètes et l'alcool consommé ce soit t'avait donné une audace nouvelle lorsque votre proximité – bien que coutumière a fini par te remettre les pieds sur terre. Il avait raison, après tout une abeille va de fleur en fleur. Tu le regardes sortir de la voiture et tu l'imites en descendant à ton tour claquant la portière. L'entrée de ton immeuble n'est qu'à quelques pas mais ses mots ne laissent aucune place à une réponse. Il te raccompagne. Tu sais aussi que derrière cette affirmation courte, il y a un autre écho. Tu rajustes la bandoulière de ton sac en même temps que ton gilet car la fraicheur du soir gagne en chute de température à cette heure. Asher en profite t'attirer à lui, son bras entourant tes épaules, un geste quotidien entre vous mais surtout bienvenue. Tu aimes être à son contact, c'est comme ça, cela a toujours été comme ça ni plus, ni moins. Sa dernière réplique t'arrache un franc sourire, un sourire qui oscille entre l'amusement et l'ironie car tu sais qu'il s'en sortirait tout aussi bien tout seul. « Je suis indispensable à mes heures, que veux-tu, hm ? ». Dis-tu en souriant. Asher possédait une détermination et une volonté qui le poussait à aller de l'avant et de donner le meilleur de lui-même – et ce d'autant plus lorsque cela en valait la peine. Bien que son timbre de voix soit aussi badin que celui emprunté tout à l'heure, tu avais compris ce qu'il voulait réellement dire. Tel un chat, un Caplan retombe toujours sur ses pattes.  Tu hoches la tête en réponse à ta propre pensée avant de glisser une main dans la poche arrière de son jean pour y récupérer le trousseau de clés. « Tu n'as plus trop le choix maintenant ... ». Tu recules de quelques pas vers la porte du bâtiment, la moue subtile de malices pour exprimer la réalité que tu crains ne dire à voix haute. « … soit tu restes avec moi, soit tu rentres à pied ? ». Tu souris, penchant la tête sur le coté. Tu ne sais pas ce qui te prends mais tu le fais parce que t'aime bien quand il est là.

@Asher Caplan